« Pangar » ou l’écriture nourrie par la communauté
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À l’origine, Pangar est une licence de mid fantasy tout droit sortie de l’imagination de Maxime. Un univers peuplé de dragons et, surtout, de griffons.
Tout d’abord pensé comme un roman, où le lecteur aurait suivi deux protagonistes ennemis d’un point de vue politique, l’univers de Pangar s’est étoffé avec les années. Car plus Maxime travaillait sur son roman, plus il approfondissait son univers.
Rapidement, l’idée d’étendre Pangar au-delà des pages qu’il noircissait lui traversa l’esprit. C’est ainsi que naît un premier projet dit transmédia, un jeu de cartes codé en C++. En plus de ce jeu, une encyclopédie voit elle aussi le jour, illustrée par la sœur de Maxime. Et de fil en aiguille, l’idée d’un projet plus ambitieux fait son chemin dans l’esprit de l’auteur.
“On appelle ça une expérience littéraire interactive et immersive. L’idée, c’est qu’on va faire dialoguer différents supports pour raconter l’univers. On a d’un côté le roman socle, qui a été le premier à être pensé. Et de l’autre le visual novel, qui permet à chaque utilisateur d’incarner son propre personnage et de faire ses choix en parallèle de l’histoire principale.”
Maxime (Pangar Studio)
Mais mener ce projet à bien seul lui semble alors compliqué. Pour bien faire, il lui faudrait s’entourer d’une équipe autant d’auteurs que d’illustrateurs.
“À l’époque, je menais un autre projet entrepreneurial avec Marion, ma co-autrice, ainsi que ma soeur et une autre illustratrice, mais nous avons dû fermer boutique parce qu’il n’était pas rentable. Quand on a arrêté cette première entreprise, on s’est dit “qu’est-ce qu’on fait ?”. On avait envie de bosser ensemble. On avait déjà tenté des histoires dont vous êtes le héros sur Facebook, et on avait pris goût à cette écriture interactive. J’avais cet univers, Pangar, j’ai proposé qu’on travaille tous dessus.”
Maxime (Pangar Studio)
Après avoir recruté des développeurs, des compositeurs et défini les grandes lignes du projet, l’aventure Pangar pouvait commencer.
“On s’est dit que finalement, on avait une carte à jouer sur le vidéoludique pour proposer quelque chose de différent.”
D’un côté, Maxime s’occupait d’avancer le roman, de l’autre Marion, co-autrice, le visual novel. Rapidement, des questions se posent. Comment adapter un projet vieux de 10 ans et enrichi d’autant d’années en épisodes illustrés ?
“Écrire un personnage est toujours plus rapide que de l’illustrer. Au début, on a décidé d’illustrer juste un escadron de chevaucheurs et de griffons. On se disait “ça va… c’est juste un escadron.”. Et au final… ça représentait 20 personnes et 20 griffons à illustrer. C’était impossible. Surtout avec les antagonistes, les personnages secondaires, les personnages de Marion pour le Visual Novel… On a vite atteint les 100 personnages… c’était impossible d’illustrer tout ça.”
Maxime (Pangar Studio)
Les ambitions furent revues à la baisse et les premières briques du projet furent posées, donnant déjà à l’ensemble son aspect final. Enfin, le site fut assez développé pour se dévoiler sur les réseaux sociaux. Fort de leur expérience précédente, c’est par le biais de “Thread dont vous êtes le héros que Pangar décida de faire sa communication. Un principe simple, mais bougrement efficace : après avoir proposé à la lecture un pan d’histoire, le compte twitter invite ses abonnés à voter pour influencer le récit. Une communication qui fait mouche et qui invite à s’intéresser à la fois au projet et à l’univers.
Soudain, le Studio Pangar se retrouve avec une communauté. Communauté présente sur un discord où les discussions vont bon train… jusqu’à la volonté de certains membres de créer leurs propres personnages issus de l’univers. Maxime découvre alors quelque chose d’extraordinaire : sa communauté ne fait pas que vivre son aventure, elle cherche aussi à se l’approprier.
“Avoir un soutien direct de la communauté, ça motive à se retrousser les manches. Dans l’écriture, notamment, on traverse des périodes où on est seul face à son document word.”
De ces échanges et de cette curiosité, Maxime tire de nouveaux pans de la mythologie de Pangar. Il centralise des idées, en étoffe d’autres. En bref, sa créativité se retrouve motivée par la communauté. De cette motivation nouvelle émergent plusieurs projets : un guide du chevaucheur -une sorte de guide pour tout connaître sur les griffons- et un jeu de société tiré du célèbre Loup-garou de Thiercelieux : le val pendu.
“Ça fait 10 ans que je travaille cet univers et il est toujours incomplet, mais j’ai pas mal de bases. Et on me posait beaucoup de questions, toujours les mêmes, sur les griffons. Alors je me suis dit : on va centraliser tout ça dans un ouvrage de référence et c’est comme ça qu’est né le guide.“
Maxime (Pangar Studio)
Grâce aux Threads sur Twitter , Maxime a l’occasion de visiter des lieux qu’il ne développe pas dans son roman. De se poser des questions sur les us et coutumes de certains peuples. Bref, de voir son univers avec un œil nouveau et surtout, curieux.
“Dans le guide du chevaucheur de griffon, il y a une griffonne et un perso qui ont entièrement été créées par la communauté. Ce sont des personnages de roleplay. On les a illustrées et maintenant elles font partie intégrante de l’univers.
J’ai aussi proposé à la communauté d’écrire des petites histoires qu’on a intégrées dans le guide.”
Maxime (Pangar Studio)
Après beaucoup de réflexion, Maxime et son équipe proposèrent à leur communauté de prendre part au projet sous un nouvel aspect : un aspect monétaire. Les Threads prenant beaucoup de temps et d’énergie à l’équipe, la solution du soutien communautaire semblait être un bon compromis. De plus, le Shop permettait à l’équipe de proposer à la vente des goodies de manière simple et rapide.
“On n’a pas de partenaire pour faire des mugs, des stickers… et en réalité j’ai pas envie de me consacrer à ça. J’ai peu de temps par semaine et je suis content de pouvoir déléguer des trucs à uTip. Je n’ai pas de stock à gérer, de suivi colis à faire, etc.”
Maxime (Pangar Studio)
La communauté fut au rendez-vous, remplissant l’objectif que s’était imposé Pangar en quelques jours seulement.
On a eu des achats, des dons, nos membres se sont investis d’un point de vue pécuniaire et ça fait plaisir. L’univers arrive à être assez attrayant pour des achats, ça conforte dans le fait qu’on a un concept qui plait et qui peut fonctionner.
Aujourd’hui, Pangar c’est une équipe qui travaille d’arrache-pied pour proposer un contenu inventif et de qualité. Une aventure interactive dont la bêta est actuellement en cours. Mais c’est aussi une communauté impliquée, qui enrichit l’univers par ses idées, ses questions et son investissement.
