Marie de la boîte à curiosités ou le courage de se lancer

Quand on demande à Marie, de la boîte à curiosités, un conseil pour ceux qui voudraient se lancer sur YouTube, elle répond sans hésiter : “Ça fait Disney, mais crois en tes rêves.”. Et dans ce rayon, elle en sait quelque chose.

La boite à curiosités est à la fois une chaîne et un blog de vulgarisation, axés principalement sur les sciences naturelles. Le but ? Créer une étincelle de curiosité autour d’un sujet ou d’une anecdote étrange et/ou bizarre et ainsi, donner envie aux plus curieux de s’intéresser plus en profondeur à des sujets insolites. 

Les sciences naturelles, une thématique quelque peu étonnante lorsque l’on sait qu’entre Marie et la science, c’est une histoire d’amour et de haine.

“Quand j’étais petite, j’ai vraiment souffert de ce rejet des sciences. On m’a toujours dit : c’est pas toi qui n’aimes pas les sciences, c’est les sciences qui ne t’aiment pas. À l’école, j’avais l’impression d’être une quiche dans les matières scientifiques alors que ça m’animait.”.

Marie, la boîte à curiosités

Lancée dans un cursus des métiers d’art, Marie garde un certain attrait pour la science, même si elle n’ose pas en faire son métier. Elle écrit un mémoire intitulé “Art et Sciences” et effectue plusieurs stages au « Muséum d’Histoire naturelle » de Paris, où elle travaille dans l’atelier de sculptures et de moulages de la galerie.

“Lors de mon deuxième stage, j’ai fait un rapport vidéo. Et j’ai trouvé ça trop cool. Et je me disais que, peut-être, je pouvais lancer une chaîne Youtube. Mais je ne me sentais pas trop légitime.”

Un jour, elle voit passer un concours organisé par le collectif Golden Moustache. Elle prend son courage à deux mains et décide d’envoyer son projet.

“J’ai expliqué mon projet : bonjour, j’aimerai faire un court métrage qui parlerait un peu de ce qu’est la curiosité. Et surprise, j’ai remporté l’appel à projets. Je me suis retrouvée à faire un court métrage avec toute une équipe et j’ai eu énormément de chance de pouvoir réaliser ce premier épisode avec le soutien de Golden Moustache.”

Marie, la boîte à curiosités

Cette première expérience lui apprend énormément. Aussi décide-t-elle de continuer, et de s’approprier cette chaîne en y mêlant de nouveau sciences et art. Car sur la chaîne de Marie, il est difficile de passer à côté d’un point essentiel de son identité : ses maquettes et ses costumes. 

“J’aime dire et expliquer des trucs à l’oral. Mais je garde en tête que, pour que certaines personnes arrivent à comprendre quelque chose, il faut leur montrer. Je trouve ce double langage visuel super important.”

Ce langage visuel, elle le sort tout droit de son enfance.

“Quand je regardais “C’est Pas Sorcier” je me rendais compte que je comprenais mieux que dans les livres ou quand les profs me parlaient. En grandissant, j’ai compris qu’il y avait un langage scolaire qu’on trouvait dans les livres, et qu’il y avait un langage visuel.”.

Marie, la boîte à curiosité

Elle s’applique donc autant à expliquer les choses qu’à les représenter.

Au lancement de sa chaîne, Marie n’y croyait pas trop. Elle ne se sentait ni légitime, ni à sa place dans le monde de la vulgarisation. Mais aujourd’hui, au fil des rencontres et des opportunités, elle n’a plus l’impression d’être une bête curieuse.

“Je pense que ce qui m’a le plus rongé, c’est le syndrome de l’imposteur. Mais j’en suis sortie. Laissez-vous des ouvertures dans la vie et, surtout, apprenez à vous entourer. Comme ça, les gens vous aident à avancer dans la bonne direction.”

Marie, la boîte à curiosité

YouTube et l’association du café des sciences, association des vulgarisateurs du web, lui ont ouvert des opportunités qu’elle a su saisir.

“J’écris et j’anime la chaîne “Zeste de Science” du CNRS. Je bosse en équipe, avec des chercheurs. Ça m’apporte et m’enrichit énormément, en termes de méthode par exemple. Je suis vraiment dans la recherche scientifique.

Je vis clairement ma meilleure vie

Marie, la boîte à curiosité

Mais tout n’est pas rose au pays des curiosités. Indépendante, Marie le dit elle-même “elle galère”. Ses vidéos ne lui rapportent pas beaucoup et trouver des contrats rémunérés est parfois long et compliqué.

Aussi, quand au Play Azur Festival elle entend parler de uTip, qui finance la venue de vulgarisateurs sur le salon, elle hésite. “Ma chaîne était jeune et je me disais : “je vais pas demander de l’argent aux gens”.” Mais, à force de discussions, elle se rend compte du potentiel de la plateforme et surtout, de son côté humain.

“À chaque fois que j’ai une question, un bug ou même besoin d’un accompagnement sur comment et pourquoi faire des trucs, les gens de uTip étaient présents pour répondre à mes questions.”

Marie, la boîte à curiosité

“L’argent de uTip est précieux, c’est des gens qui me soutiennent pour ce que je fais et je veux que ça contribue à ma chaîne.”

Marie voit dans le soutien de sa communauté quelque chose de fort et de symbolique. “Je le vois comme l’argent de Noël, il est là pour que tu puisses te faire plaisir, pour que tu achètes quelque chose qui a du sens pour toi.”.

Marie est la preuve que, parfois, il est juste question de courage, le courage de se lancer.

“Y’a pas d’histoire de légitimité. Tout le monde est légitime. J’ai mis du temps à le comprendre et ça m’a demandé de bosser, mais maintenant, je le sais.”

Marie, la boîte à curiosité