Cécile Duquenne, l’école d’écriture 2.O

Cécile Duquenne et l’écriture, ça ne date pas d’hier. L’autrice, créatrice de l’école d’écriture 2.0, donne corps à son imagination depuis qu’elle a 13 ans. Malgré un premier roman publié alors qu’elle n’a que 19 ans, elle n’espère pas, à l’époque, vivre de l’écriture. Mais, continuant ses études, elle ne lâche pas sa plume, et mène en parallèle une vie d’étudiante et une vie d’auteure.

Cécile avec un livre sur la tête
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Durant sa thèse en littérature comparée franco-japonaise, Cécile découvre deux choses, un peu par hasard. La première, c’est le monde des formations professionnalisantes, mais non diplômantes sur internet. La seconde, c’est son goût pour l’enseignement.

J’ai eu l’opportunité d’enseigner dans un cours d’écriture créative en anglais durant un semestre. J’ai découvert que ce que je préférais par-dessus tout, c’était enseigner cette matière. Le but, c’était de leur faire passer leur blocage par rapport à la langue anglaise tout en leur apprenant les mécaniques de l’écriture. Au début, je leur ai fait une présentation du monde de l’édition, mon métier, etc. Ensuite, on a fait une séance sur le synopsis, une séance sur les personnages, une séance sur les dialogues…

Cécile Duquenne

“C’est lors de ce cours, pendant un semestre, au rythme de deux heures par semaine, que j’ai commencé à créer la pédagogie qui est à l’origine de l’école d’écriture.”

Pour Cécile, c’est une expérience fondatrice. Enseigner ne lui fait pas seulement réaliser qu’elle aime profondément cela. Elle se rend aussi compte que, des cours sur l’écriture, elle aurait aimé en avoir quand elle débutait elle aussi. Elle décide de faire des recherches afin de savoir comment enseigner l’écriture créative. Aidée par une de ses enseignantes, elle se renseigne sur les formations en ligne, ayant en tête une école d’écriture, mais entièrement accessible depuis son PC.

Cette réflexion est menée pendant une période de grande remise en question pour Cécile. Après des années à enchaîner les petits boulots et les contrats de traduction en parallèle de sa thèse et de ses romans, elle commence à désespérer de vivre de son art.

À cette époque-là, j’étais sous le seuil de pauvreté. C’était très compliqué et j’avais vraiment un besoin qui était de me renouveler parce que vivre de l’écriture, c’était impossible. Je me disais : au rythme où je vais, je vais devoir trouver un travail salarié. J’ai essayé de réaliser mon rêve et je n’y suis pas arrivé.

Maintenant, ça fait deux ans que l’école d’écriture est ouverte et tout roule comme sur des roulettes. C’est super ! Et c’est parce que j’ai traversé tout ça et parce que j’ai rencontré cette prof. C’était une concordance de plein de choses.

Cécile Duquenne

“Mais surtout parce que j’ai identifié un besoin qui existait d’abord chez moi, mais aussi chez plein d’autres jeunes auteurs.”

Ce besoin, c’est celui d’être guidé, de ne pas être seul devant sa feuille. De prendre conscience qu’écrire cela s’apprend. Cécile se munit de ses carnets de jeune auteure, écume les forums d’écriture et dresse une liste des besoins de la communauté. Et lorsqu’elle se sent apte à apporter une solution à un problème, si ses compétences peuvent remplir un vide, elle note une idée de master class.

De ces réflexions naissent 3 formats :

Mais ce que Cécile préfère, c’est parler des personnages.

Les personnages, c’est ma pierre d’angle. Dans ma technique d’écriture, je développe tout à partir d’eux. Et c’est quelque chose qui fait partie de ma propre pédagogie. Les personnages interviennent partout. Ils guident l’histoire, ils guident le rythme. C’est transversal. J’ai d’ailleurs une master class entièrement dessus.

Cécile Duquenne

Maintenant que l’idée est là, Cécile doit trouver un moyen d’en parler à sa communauté déjà existante, la suivant sur les réseaux sociaux pour ses romans. Le médium est alors tout trouvé puisque, depuis quelque temps déjà, elle s’est lancée dans l’aventure de la newsletter quotidienne, inspirée par Antoine BM.

Je voulais faire une espèce de mini semaine de l’édition où je raconterais mes expériences d’autrice éditée. Mais je ne voulais pas le faire sur un blog mais vraiment en mode newsletters. Donc je me suis dit on tente, c’était un test, sur une semaine, et bim 300 inscrits.

Cécile Duquenne

“Ce que j’aime bien avec le mail, c’est que, contrairement au blog, c’est pas toi qui y va, c’est lui qui vient à toi. Le mailing quotidien, ça t’accompagne, tu te sens moins seul. C’est un ami qui est là pour toi.”

Pour Cécile, qui sort d’un burn-out, cette newsletter est surtout un espace pour se remettre à écrire. Pour parler d’elle, de ses expériences, de ses tentatives d’écriture…

C’était une manière de reprendre l’écriture. Mais aussi de dire aux gens, je pense que je ne suis pas toute seule à vivre ça et vous n’êtes pas seuls. C’est ça qui a créé une espèce de thérapie perso. Ce n’était pas volontairement, mais 2 ans plus tard, je suis toujours là.

Cécile Duquenne

Sur ses réseaux sociaux, elle fait monter la curiosité de sa communauté autour d’un gros projet qui arrive bientôt. Et l’annonce tombe, un matin dans leur mail. Ceux qui la suivent quotidiennement découvrent l’école d’écriture 2.0.

L’école trouve ses élèves, mais un coup de poker, absolument non calculé et involontaire, va propulser le projet de Cécile vers de nouveaux sommets.

En mars 2020, lors du premier confinement, comme tout le monde, j’étais triste et angoissée… J’ai fait un rebond de mon burn-out, où j’étais dans le mal avec crise d’angoisse, etc. Comme beaucoup de gens, ce n’est pas un truc dont il faut avoir honte. Un truc qui m’a sorti de ça, c’est Antoine BM, qui a rendu gratuite une de ses plus grosses formations. Et moi j’ai vu le mail et je me suis dit « c’est génial, c’est hyper gentil ! ». Je n’étais même pas levée et j’avais le sourire d’un seul coup.

Cécile Duquenne

Alors Cécile se dit “J’aimerais bien faire pareil”. Elle en parle sur le groupe Facebook d’Antoine BM où de nombreuses autres personnes se motivent. Des formations deviennent gratuites un peu partout et Cécile ne fait pas exception.

“J’ai pris ma plus grosse formation. Et dans la newsletter j’ai dit « je vous l’offre ». C’était après une semaine d’arrêt de la newsletter, car je n’avais pas le moral. Et là, bim +2000 inscrits.”

Image écrire son premier roman
En rendant sa plus grosse formation gratuite, Cécile a permis aux auteurs de découvrir la qualité de son école

Cécile double son chiffre d’affaires et l’école d’écriture ne cesse de trouver de nouveau public. Depuis, le nombre d’élèves ne fait que grandir, de même que le nombre de master class et d’intervenants. Cécile ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle avance “lentement mais sûrement”, pour proposer du contenu aux auteurs débutants qui voudraient se professionnaliser. Cela en s’intéressant à des sujets techniques, comme le droit d’auteur, mais en s’attelant toujours à aider ceux qui le souhaitent à améliorer leur style.

En Mars, en partenariat avec uTip, Cécile décide de proposer une nouvelle master class gratuite à sa communauté.

Image master class gratuite
La master class : « LE B. A.-BA DE L’EDITION FRANCOPHONE : comment préparer son manuscrit, s’adresser aux éditeurs, négocier son contrat et bien vivre sa première expérience d’édition traditionnelle » est entièrement gratuite

Cette année, comme on est toujours dans le marasme du Covid, j’ai repris le contenu de la semaine de l’édition, je l’ai enrichi, etc. Et pour répondre à toutes les questions qu’on me pose sur l’édition, qui sont nombreuses, je me suis dit, autant que ça soit enregistré. Les gens ont les réponses sous la main parce que la master class est gratuite. Et elle le restera.

Cécile Duquenne

Avec l’école d’écriture, Cécile à su faire de sa passion pour l’enseignement une force afin de combler un besoin qu’elle avait défini au sein d’une communauté. Le tout, allié à une volonté constante d’apprendre et de s’améliorer, lui a permis de réaliser un coup de poker et de vivre aujourd’hui de l’écriture.